110909 LOUIS BERTIGNAC @ 6EME FESTIVAL DE LA POULES DES CHAMPS (AUBERIVE - 51)



Né à Oran (Algérie) en 1954, Louis Bertignac arrive en France trois années plus tard. A l’âge de quatorze ans, il achète sa première guitare et commence à intégrer des formations. Il se fait vite remarquer, notamment au sein des Shakin’Street (groupe de hard rock aux influences diverses telles que AC/DC) et, surtout, auprès des "Super Goujats", groupe de guitaristes qui accompagnent Jacques Higelin lors de l’enregistrement de l’album de ce dernier : Irradié (1976).

La même année, c’est la naissance de Téléphone, groupe de rock immensément populaire, qui va ravager les ondes et les cœurs en l’espace de dix ans. A l’époque, Téléphone n’a même pas de nom : Jean-Louis Aubert (chant-guitare) et Richard Kolinka (batterie) comptent se produire au Centre Américain à Paris pour un concert improvisé. Seulement, il n’ont personne d’autre pour jouer avec eux. Louis Bertignac (guitare) et Corinne Marrieneau (basse) sont arrachés du cercle d’amis au lycée.
La suite appartient à la légende.

Pendant dix ans, Bertignac peaufine son jeu de guitare, faisant feu de tout bois lors des apparitions scéniques de Téléphone. Excédé et épuisé par des tournées de plus en plus longues, pris dans la pression commerciale, Téléphone se sépare officiellement le 21 avril 1986. La même année, Louis Bertignac « récupère » Corinne Marrieneau pour son nouveau projet solo, "Bertignac et les Visiteurs", qui se veut rock dans l’esprit Rolling Stones. Musicalement, Bertignac fait preuve d'une maîtrise totale, inspirée par les grands qui ont réveillé son adolescence (Hendrix, les Stones, Led Zeppelin mais aussi Mozart et Schubert) et une conscience de la fragilité de la vie ou de l'amour - ce qui le rend terriblement touchant. Il laisse désormais aller sa voix dans les graves, lui qui avait tendance à la pousser vers les aigus, découvre la douceur, la tendresse, la mélancolie, sans jamais perdre de vue ses racines rock. Le projet durera quatre ans au cours duquel l’illustre batteur des Clash ( Topper Headen) rejoint brièvement la formation.

Mais Bertignac se fait plus rare : il signe quelques disques en solo (Elle et Louis, ’96, Bertignac live) mais ses apparitions se traduisent plus par le biais de collaborations diverses. Celle de Carla Bruni, pour l’album Quelqu’un m’a dit (2002), est fortement remarquée : le guitariste arrange plusieurs morceaux et influe beaucoup sur l’ambiance intimiste de l’œuvre. La chanteuse italienne lui renverra l’ascenseur, lui composant dix titres sur les douze qui forment le nouvel album solo de Bertignac, Longtemps (2005). C’est un beau succès public, avec quelques 80 000 albums vendus et une tournée très suivie. Bertignac continue de sillonner la route et les salles, pour le plus grand bonheur de ses fans. Puis, pour les soins de l’émission musicale "Taratata", Bertignac, Aubert et Kolinka reforment Téléphone pour un titre.

En 2011, après avoir démenti la reformation de Téléphone, Louis Bertignac sort un nouvel album solo, Grizzly chez Polydor.