Toute proportion gardée, le retour de Djag dans Black Bomb A a été un événement aussi important pour la scène hardcore française que celui de Bruce Dickinson dans Iron Maiden ou de Rob Halford dans Judas Priest. Un événement laissant place aux spéculations et aux espoirs les plus fous. Car si jusque là Black Bomb A avait dominé son sujet, le trop aseptisé One Sound Bite To React marquait clairement la fin d’un cycle, et il fallait au groupe se renouveler pour perdurer. Et même si l’« intérim » d’Arno s’est faite avec talent, la puissance du groupe est bien cette fusion si naturelle du chant atypique de Poun et de la furie de Djag.
Car ces deux là sont faits pour chanter ensemble, et le plaisir des retrouvailles se ressent à chaque instant, chacun se répondant avec un naturel quasi fusionnel. Et forcément, une ambiance old school découle de ses retrouvailles, et Black Bomb A revient à ses bases, à cette urgence de chaque instant, cette rage punk, cette violence utilisée avec intelligence. Un album où chacun s’exprime librement, sortant des limites habituelles du genre, et l’on imagine aisément Poun s’éclater sur ses passages en voix claire, ou ces morceaux beaucoup plus rock n’ roll qu’à l’habitude.
Du hardcore qui groove, entraînant, ravageur. Black Bomb A retrouve ici son état d’esprit originel. Un électron libre fait de rage, de violence, de rébellion. Un album qui marque un tournant dans l’évolution et la survie du groupe. Un album attachant et indispensable.
Geoffrey Paufert "METAL OBS" pour ArtEos
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