Reconnu, distingué, jalousé, et même « moliérisé », le violoniste Didier Lockwood est devenu un artiste populaire. Mais sa popularité -fait suffisamment rare-, s’est acquise sans compromission : intacts sont restés son amour pour la musique, son instinct pour les rencontres entre genres parfois opposés, sa passion de transmettre un savoir. C’est cette dernière exigence qui l’a incité à fonder un groupe multi-générationnel, comptant dans ses rangs les meilleurs éléments exfiltrés de son école, le Centre des Musiques Didier Lockwood, installé en Seine-et-Marne.
Au rebours d’un Debussy qui déplorait « qu’on ne décourage jamais assez les jeunes talents », Didier Lockwood leur a non seulement insufflé la passion du jazz, mais aussi poussé son respect pour le public jusqu¹à lui donner le change sur un terrain inédit : celui du pari sur le futur.
Incarnés par Thomas Enhco (pianiste et violoniste), David Enhco (trompettiste et bugliste), Joachim Govin (contrebassiste) et Nicolas Charlier (batteur) tous quatre doués d’une fibre musicale qui étonne jusqu’aux plus blasés des observateurs, ces « Jazz Angels » n’ont d¹angéliques que l’innocence zélée de la jeunesse : outre le fait qu’ils sont de redoutables techniciens, leur maturité surprend, affleurant entre deux silences et un sens aigu de l’écoute...
Ainsi, pour Didier Lockwood, dernière strate de cette lente sédimentation qui a fait le violon français -où tourbillonnent avec un charme infini la bohème, le swing, la virtuosité et l’humour- voici venir le temps des retrouvailles avec ses vingt ans. Qui sont aussi les nôtres.
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