Les best of, pour beaucoup de groupes, ne servent pas à grand chose, et surtout dans le Metal, où les fans préfèrent toujours les albums originaux à une compilation bancale, souvent justifiée par un besoin de liquidité d’un label en perte de vitesse, ou un moyen facile de mettre fin à un contrat discographique. Généralement donc, il n’y a jamais de grand intérêt. Pour Dream Theater, pas d’exception, les die-hard fans (d’ailleurs, n’y a-t-il pas que ça chez Dream Theater ?) n’y trouveront pas vraiment leur compte (même si, de toute façon, ils l’achèteront quand même… bah oui, je viens de dire que ce sont des die-hard fans), et les curieux n’auront qu’une vision tronquée de l’œuvre pachydermique de ce groupe d’exception.
En effet, comme l’explique Mike Portnoy, batteur et leader du groupe, dans le livret de l’album, ils y trouveront sur un premier disque la face metal de la formation, et sur le second, la face soft, alors que la troisième face, la plus progressive, et celle pour laquelle le groupe est le plus adulé, n’y est pas. Abstraction est donc faite des chefs-d’œuvre que peuvent être A Change Of Season ou Metropolis. Un peu comme si Metallica sortait sa compil en oubliant Enter Sandman ou Master Of Puppets (sic)…
Toujours est-il que sont représentées ici certaines des plus belles pièces de l’œuvre de ce groupe qui à lui seul justifie d’être fan de Metal. Qui, en effet, en se penchant sur Dream Theater, ne peut pas ressentir cet émerveillement devant tant de technique, de mélodies et de génie et ce sentiment de richesse, de morceaux travaillés dans les moindres détails ? Un groupe unique, tout simplement.
La facette metal est plutôt bien représentée, et offre son lot de brûlots, de « Peruvian Sky » à « As I Am », de « The Roots Of All Evil » à « Home », sans omettre les morceaux les plus fouillés offrant leur lot de passages instrumentaux de folie (« Take the time », « Endless Sacrifice)
Le deuxième disque se concentre donc sur les ballades qui jalonnent la carrière de Dream Theater. Et il y en a eu, souvent très réussies, parfois à la limite du kitch, mais toujours justifiées au sein des albums. C’est aussi, malgré la qualité des titres présents un bel aveu de faiblesse d’un groupe qui a toujours cherché désespérément le hit single, le tube radio capable de leur donner une reconnaissance encore plus grand public. D’ailleurs, ce best of ne s’appelle pas Greatest Hit par hasard, l’emploi du singulier appuyant bien sur le fait que seul « Pull Me Under » a bénéficié d’une vraie diffusion massive sur les télés, notamment sur allmighty MTV.
Histoire de donner un peu d’intérêt aux collectionneurs, certains morceaux sont présentés dans des versions inédites. Ainsi, les plus vieux morceaux, issus d’Images and Words sont remixés par Kevin Shirley, reboostant la production un peu datée des morceaux, sans jamais dénaturer l’œuvre d’origine, mais sans y apporter cependant de « plus » notable. D’autres, à contrario sont ici raccourcis en version edit, ce qui, là, est plus discutable.
De toute façon, contrairement aux autres groupes, il est impossible de résumer Dream Theater avec un best of, tant les albums du groupe sont d’une richesse presque infinie. Oui, Dream Theater est un des plus importants groupes que le Metal ait enfantés. Après, il vaut mieux acheter tous les albums pour vraiment comprendre ces pères du Prog’ Metal.
Site : http://www.dreamtheater.net/
Geoffrey Pauffert©METAL OBS pour ArtEos
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