Ce jeudi soir, direction Belleville, plus précisément la jolie petite salle du studio de l'ermitage pour aller écouter l'ami Batlik, voila qui promet un joli moment, forcement.
Batlik est un artiste étonnant, maniant la dérision et l'autodérision ; il faut lire sa biographie pour s'en rendre compte (par ici : http://batlik.abrulepourpoint.com/biographie/). Assez bizarrement, il a commencé la musique assez tard en 2003 (il est né en 1977). Si au début, il joue devant des gens « qui se foutent que quelqu’un chante pendant qu’ils boivent des coups », il est vite remarqué par le milieu de la chanson française. En 2006 et en 2007, il décline des signatures avec des labels importants, au contraire, il crée son propre label « A Brûle Pourpoint… ».
La modestie des moyens ne l'empêche pas de produire quasiment un album par an ! pas mal pour quelqu'un qui se se bat pour le titre de l’artiste le plus contre productif d’Europe !
Pour cette tournée et cet album, Batlik a réduit la voilure en ce qui concerne les musiciens qui l'accompagnent, il est revenu au « guitare-voix » de ses débuts mais en ce qui concerne le reste, la musique, les paroles et l'énergie, on ne peut pas dire la même chose. Il met sa voix belle et un peu râpeuse au service de textes remarquablement écrits, souvent engagés et poétiques. Textes qui racontent des petites histoires du quotidien, des histoires d'amours un peu barrés. Il s'accompagne à la guitare, parfois elle peut être très rythmée, d'autre fois plus musicale mais toujours arrangée avec soin.
Le concert de ce soir fut tout à fait dans cette veine, une salle intimiste, pleine à craquer qui vibre aux riffs de Batlik, se laissant emporter par la poésie de ses chansons et l'humour de ses transitions. Un public connaisseur et une jolie ambiance.
Batlik est un artiste qui a su garder son âme, loin des autoroutes de la chanson, il parcours son chemin, plus lentement sûrement mais en évitant les sorties de route ! Il vient d'ailleurs de sortir son album annuel XI LIEUX que je vous conseille vivement.
Jean Philippe TROTIER
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