Vous voulez d'l'engagé, vous allez être servi, Christian Paccoud va vous combler car engagé il l'est !
Ce serait par contre réducteur de ne le définir que comme ça, bien sur il chante les luttes, les squats, le peuple ou l'anarchie mais ce sont des chants pleins de poésie tantôt réalistes, tantôt presque surréalistes, des paroles qui prennent aux tripes accompagnées du piano à bretelle et c'est tout, pas de micro, pas d'ampli, juste son accordéon et sa voix.
Il colle ses chansons les unes aux autres, son concert apparaît comme une unique chanson, pas de temps pour les applaudissements, pas de pause, les titres s’enchaînent explorant les différentes facettes d'une réalité pas souvent joyeuse mais sans pathos et souvent avec humour et espoir.
Les trompettes de la renommée ont sonnées pour lui dans les années 80 où il eu l'occasion de fréquenter les lieux « qui comptent » de la chanson française mais ces trompettes devaient être mal embouchées et il a préféré faire son chemin loin des « maisons de disques » pour ne pas mettre en péril sa liberté. Ce n'est qu'à l'orée du 21eme siècle qu'il grava ses chansons, séduit par un petit label qui lui ressemble.
Christian Paccoud fut longtemps « un chanteur sans disque », vivant par la scène soit en chantant dessus soit en mettant les autres dessus. La liste des spectacles qu'il a mis en scène est impressionnante, investissant même le palais des papes, jolie ironie lorsque l'on chante l'anarchie. Suivre un concert de Christian Paccoud est un moment qui galvanise, qui bouscule et qui reste dans la tête, un grand merci à la MJC d'Ay de nous avoir présenté ce personnage.
Jean Philippe TROTIER
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