Ce vendredi soir, Nicolas Jules et ses acolytes devaient se produire à 20h30 à la MJC d'Ay mais ça c'était la théorie car un léger grain de sable a failli gripper cette mécanique car quelle idée de jouer un soir de gréve ! Plantons le décor, au matin de cette soirée : Roland, le batteur était à Nîmes, Mathieu, au son, était à Orléans, Clément, le violoncelliste et Nicolas Jules étaient à Toulouse. Pas gagné d'assurer le concert prévu le soir même dans la marne et pourtant ils l'ont fait.
Une première partie appelée à la hâte pour faire patienter le public, arrivée à l'arrache pendant cette première partie, un entracte improvisé avec quelques verres de vin le temps de faire la balance en 8 minutes et le trio se présente devant le public. Parfois il faut avoir la foi pour faire ce métier.
Il faut le dire, ça aurait été dommage que ce concert n'eut pas lieu car voir Nicolas Jules en live est une expérience.
Le trio a une présence incroyable sur scène, présence physique déjà car le batteur et le violoncelliste sont « deux beaux bébés » mais pas seulement car Nicolas Jules parle beaucoup, il utilise l'humour pour établir un contact immédiat avec le public, cet humour contraste avec les chansons aux textes très poétiques et épurés qu'il nous propose. Une complicité évidente unit les membres du trio qui portent avec talent les chansons de l’auteur.
Nicolas Jules oscille entre burlesque et poésie, il est drôle, émouvant, impertinent et souvent déroutant. Ses textes sont fins et ciselés à la limite du surréalisme, musicalement, il tend vers un blues/rock très épuré, presque minimaliste, porté sur scène par des musiciens de talent.
Vous l'aurez compris, sur scène, Nicolas Jules est un peu schizophrène, pratiquant un grand écart entre humour et poésie, un grand écart assumé et qui fonctionne de manière presque magique. En plus de 20 ans de carrière, loin des médias traditionnels, Nicolas Jules a creusé son sillon, affiné ses prestations scéniques sans perdre sa douce folie.
Jean Philippe TROTIER
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