Les Fatals Picards mélangent musique et humour comme d'autres mélangent leurs doigts. Les gens disent que sur scène c'est encore mieux, encore plus surréaliste, énergique et euphorisant... Et si les gens le disent c'est que forcément c'est vrai !
Le 12 mai 2007, en regardant la 52ème édition de l’Eurovision, la France entière apprenait deux nouveaux mots très faciles à replacer dans un diner en ville : Antépénultième et Fatals Picards… et les diners en ville de devenir le temple d’un surréalisme très début de siècle… et les Pamplemousses Mécaniques de se vendre comme des petits pains…
Le 2 mars 2009 les Fatals Picards décident de basculer du côté obscur de la farce en offrant avec leur nouvel album « Le sens de la gravité » une vision toujours décalée de notre époque où humour noir et engagement demeurent intimement liés.
Dans ce disque – le deuxième chez Warner - enregistré aux studios ICP de Bruxelles on apprend que les princesses en Mercedes ont l’indécence de mourir le jour des vingt ans de Paul, les maliens l’outrecuidance de tomber du ciel pour finir congelés dans les jardins de nos parisiennes banlieues, et les étudiants chinois le toupet d’empêcher les chars de manœuvrer tranquillement sur la place Tienanmen à l’ombre des J.O.
Le Combat ordinaire, le chef d’œuvre de Manu Larcenet trouve un écho dans la chanson du même nom, chronique douce-amère d’un monde ancien qui sombre au rythme des fermetures d’usines et des délocalisations, tandis que l’aventure des Enfants de Don Quichotte est à l’origine de Canal Saint-Martin… Mais rassurez-vous, les Fatals Picards n’ont pas oublié de tirer sur les quelques amis qui leurs restaient encore dans le monde : les supporters en mal de banderoles (Les princes du Parc), les vrais américains en mal d’Axe du mal (Ma baraque aux Bahamas), les chanteuses opportunistes en mal de succès (C’est l’histoire d’une meuf), les adolescentes en mal de Superbus (Boum)…
L’occasion aussi pour nos quatre sosies de Bernard Lavilliers de revisiter deux morceaux issus de leur précédent album : Mon père était tellement de gauche et Seul et Célibataire, offrant ici une relecture plus proche de ce que le groupe est aujourd'hui sur scène.
Vingt ans après la chute du mur de Berlin, les Fatals Picards sont de retour et cette fois, ça va faire mal car ils ont fait…allemand première langue !
Les Fatals Picards sur scène, c'est quoi? C'est ça :
Photos : Yann Geslin
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