Que dire sur Pigalle, difficile de dire quelque chose sur ce genre de groupe mythique car même si son créateur  (François Hadji-Lazaro) n'aimerait sûrement pas le qualificatif, c'est malgré tout une réalité : combien de groupes ont survécu depuis les années 80 sans perdre leur âme ?
Le physique de François Hadji-Lazaro donne déjà une bonne idée du personnage : un physique d’ogre qui ne peut renier sa gourmandise mais chez lui point de gourmandise « mac-do » oh non, mais plutôt une faim de « gourmet » et ceci dans tous les domaines et tout d'abord culinaire.
Rien que le nom de certains des projets de François Hadji-Lazaro donne le ton : Boucherie productions, Les garçons Bouchers, Charcuterie Éditions, Saucissong Records… les références culinaires ne sont jamais loin et justement lors de ce concert, François Hadji-Lazaro a invité au Trianon, cinq chefs (Yves Camdeborde, Thierry Breton, Rodolphe Paquin, Thierry Faucher, Inaki Aizpitarte)  un charcutier (Eric Ospital), cinq viticulteurs producteurs de « vin naturel » (Puzelat, Gramenon, Nicolas Vautier, Morgane Fleury, Jean-François Nicq) et un chocolatier (Edouard Hirsinger). Avant et après le concert, le public pouvait pour un prix modique (vraiment modique : 1 € la collation et de 3 à 4 € le vin) partager et goûter les productions de ces chefs de haut vol.
Le  concert proprement dit était aussi à l'image du créateur de Pigalle :  Gourmand, foisonnant mélangeant allègrement les styles: pop, folk, punk,  musette, chansons réalistes... Qu'on se le dise  François Hadji-Lazaro a  horreur des cases et fait exploser les stéréotypes mélangeant punk et  accordéon par exemple. 
Sur scène  François Hadji-Lazaro joue de plus de 15 instruments, des classiques  guitares, violons et accordéons de tous types aux plus étonnants  cornemuse et vielle à roue, toujours cette gourmandise mais comme  d'habitude chez le bonhomme une gourmandise maîtrisée : sur scène chacun  de ces instruments sonne juste, on est bien loin du folklore.
La  setlist est composée de nouvelles chansons mais aussi de chansons plus  anciennes, ils ont la chance d'avoir un énorme répertoire et ils en  profitent (et nous aussi).
L'ambiance parmi le public est à l'unisson du concert : variée et plutôt bonne enfant. 
Dans  ce public se croisent tous les âges, depuis des quinquagénaires qui ont  connu Pigalle à leurs débuts jusqu'à des gamins qui ne connaissent que  les derniers albums. On a comme une sensation particulière d'un souffle  de liberté où se mélangent ceux du fond qui écoutent sagement, ceux qui  vont tout les 3 titres chercher une bière, ceux qui au milieu amorcent  un petit pogo, ceux qui depuis la scène se jettent dans le public qui  les porte sur quelques mètres, ceux qui concentrés chantent toutes les  chansons, ceux qui essayent de faire des photos dans ce joyeux bordel  (ça c'est moi !!). 
Une ambiance libérée qui rappelle un peu certains concerts des années 80..... et c'est normal : 
Pigalle  est née au début des année 80 dans la mouvance punk, rock alternatif et  contestataire mais la force de Pigalle c'est de ne pas s'être arrêté  aux poncifs du genre bien au contraire.
Pigalle  n'était qu'un des nombreux projets de son créateur, on se souvient des «  Garçons bouchers », de «Los Carayos » mais aussi de « Boucherie  Productions » label indépendant qui lui donna la liberté et  l'indépendance dont il a eu besoin. 
La  vie n'étant pas un long fleuve tranquille, François Hadji-Lazaro met en  sommeil Pigalle et sort quelques albums solo et fait face à la faillite  de « Boucherie Productions » (après quand même plus de 140 albums  produits). En 2010, François Hadji-Lazaro reforme Pigalle et sort 3  albums dont le dernier et excellent « T'inquiète... » qui est le  prétexte à la tournée actuelle de Pigalle. Si la partie culinaire est  propre à ce concert, la prestation de Pigalle vaut à elle seule le  déplacement.
Un petit tour sur le facebook : https://www.facebook.com/pigalleofficiel1
Jean-Philippe Trotier - texte & photos
A écouter et à découvrir ici :






























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