« Le Bluesman qui venait du froid », avouez que ça claque comme introduction ! Eh oui, Mardi dernier, la cartonnerie de Reims accueillait Bror Gunnar Jansson.
Bror Gunnar Jansson est, en effet, né en suède et il fait du blues, si on ajoute à cela ses tenues très « années 20 », vous comprendrez qu'il a été affublé du surnom de « dandy suédois du blues » mais si vous allez voir un de ses concerts vous comprendrez aussi que cela est très réducteur. Réducteur car si certains morceaux sont clairement dans la veine du blues, un blues rugueux et rageur, il n'hésite pas à s'aventurer sur d'autres chemins qui passent par le rock, voire par le punk dans certains cas.
Bien sûr, le qualificatif de dandy semble lui aller comme un gant lorsqu'on le voit se présenter sur scène mais ne croyez pas que ses chansons parlent de ses soucis vestimentaires, oh non. Bror a une obsession, ses textes parlent de tueurs au couteau, de meurtriers en série et d'autres joyeusetés issues des chroniques criminelles.
Cinématographiquement, l'univers de Bror Gunnar Jansson pourrait être à mi-chemin entre un david Lynch déjanté et un Tarentino raconteur d'histoires. Le titre de son dernier album « They Found My Body In A Bag » annonce la couleur (pour les allergiques à l'anglais, cela veut dire « ils ont trouvé mon corps dans un sac »).
Sur scène, Bror a abandonné le mode « mode one-man band » pour passer au trio, accompagné d'un bassiste discret et d'un batteur furieux. Sculpteur de son, il sculpte sa musique avec précision et c'est d'ailleurs cette obsession qui sera pour moi le seul point négatif de ce concert car, de mon point de vue, Il passe trop de temps accroupi près de son « pedale-board » au risque de perdre le contact avec son public !
Par contre lorsqu'il prend sa guitare ou repasse en « one-man-band » ses riffs envoûtants et sa voix éraillée font mouche!
Jean Philippe TROTIER
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