Y-a t’il encore des prétendants sérieux pour faire rimer rock et français ? La question se pose de façon plus ou moins évidente alors que la majorité des nouvelles têtes dans le paysage de la scène française ont fait le choix de se conformer aux règles de la langue anglaise…
Dès les premières secondes, HucK esquisse une réponse : avec des textes aiguisés comme une lame de rasoir et des guitares salaces ou délicieusement crades, le quatuor pourrait bien possèder les atouts nécessaires pour atteindre le fantasme de tout groupe de « rock français » qui se respecte : faire la nique aux anglo-saxons sans délaisser leur langue maternelle ! Ici, les textes claquent et les mots sifflent en français, s’il vous plait… Originaire de Champagne-Ardenne (le line-up du groupe est partagé en Troyes et Reims), HucK partage avec la scène rémoise en pleine ébullition (The Bewitched Hands, Yuksek, The Shoes…) le goût des mélodies entêtantes et une touche électro plutôt franche et volontairement mise en avant en live, dégainant sur scène sampler et claviers analogiques aux infra-basses tordues.
C’est en testant leurs morceaux sur un grand nombre de scènes régionales puis parisiennes que le groupe aiguise ses premiers couteaux, attendant sans précipitation de pouvoir fouler les scènes du reste de l’hexagone. Deux maxis permettent de jeter les bases du projet : du rock français chiadé et efficace. Puis les textes se précisent, les morceaux s’affinent et les portes s’ouvrent : HucK se produit au Glaz’art, à la Flèche d’Or, au Trabendo, ‘‘La Foudre ’’ est diffusé sur Le Mouv’, ‘‘Plutôt Que ’’ sur Virgin radio… Bref, le groupe commence à faire parler de lui, décide de travailler ses morceaux en studio pendant de longs mois et signe avec le label indépendant VOLVOX Music pour la sortie nationale du premier album : Faire Parler La Foudre.
Sur ce premier opus réalisé par Antoine Coinde (Izia, No one is innocent…) au studio du Hameau, pas de place au superflu et au confort moelleux. La section rythmique, Arnaud Lesniczek et Julien Jacquin, sait se faire tour à tour insolente (Mauvaise came, Ne cache pas ta joie) ou réservée (Si tu y mets du tien) afin de servir le propos du guitariste / chanteur, Grégory Blanchon, dont la voix singulière s’impose naturellement sur les cisaillements de guitare de Seb Graville. C’est avec ce premier album alliant l’urgence d’un songwriting bouillonnant, façon Miossec, à un travail mélodique à l’anglaise, façon Kasabian, que le groupe compte imposer sa place sur l’échiquier du rock en France ! Les paris sont ouverts…
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