INTERVIEW FERGESSEN - RENDU DE RESIDENCE @ ST DIE



On l'avait annoncé il y a quelques jours. Avec beaucoup de gentillesse, Michaela et David ont accepté de répondre à nos questions concernant leur nouveau spectacle, après leur rendu de résidence auquel nous avons assisté vendredi 9 mai à Saint-Dié. Retour sur ce défi 1 semaine chrono …




ArtEos : Quatre jours pour concevoir un spectacle … Ce n'est pas un peu court ?
Michaela & David : Ca a été assez intense en effet. Mais on avait mis le concept au point avant. On s'est tous retrouvé pendant 2 jours, 3 semaines avant la résidence pour définir l'axe du spectacle. Et cette semaine, ça n'a vraiment été que de la production et non de la réflexion.

ArtEos : Julien, d'où est venue l'idée de travailler avec David et Michaela sur ce nouveau spectacle ? Est ce une demande express de leur part ou bien ...?
Julien C. : Ça s'est presque fait tout seul en fait ! Je veux dire, ça fait 1 an que je les connais, j'ai réalisé leurs clips, je bosse sur le visuel de leur album (Julien est graphiste et vidéaste, ndlr) … C'est des potes quoi ! Donc quand ils ont pensé leur nouveau spectacle, c'était presque une évidence que j'en fasse partie !

ArtEos : Ah c'est toi qui a fait le clip de « Nos Palpitants » ! Sors nous de notre débat : Le travelling dans les arbres à un moment donné, c'est de la modélisation 3D ou tu as un équipement de malade ?
Julien C. : Non, non, c'est bien de la 3D ! C'est plus facilement réalisable comme ça que de sortir l'équipement de guerre ! J'ai pas tout ça chez moi !!

ArtEos : Super, on a enfin le fin mot de l'histoire ! Et en ce qui concerne les visuels, vous vous êtes mis d'accord comment avec les Fergessen ?
Julien C. : On ne s'est pas vu spécialement pour ça. On se voit souvent, ça allait et venait dans nos discussions, quand on allait boire un coup, au téléphone … J'ai fait mes petits essais, et je leur montrais à l'occasion.

ArtEos : L'idée des pochoirs fonctionne vraiment bien visuellement. C'est une idée de qui ?
Julien C. : D'un peu tout le monde … On cherchait quelque chose autre que les liquides colorés sans forcément passer par du dessin. Et puis j'ai découpé un transparent. On a essayé, on a adoré !

ArtEos : Finalement, tu es un peu comme un alchimiste dans son laboratoire. Pourquoi être parti sur un rétro-projecteur plutôt qu'un support numérique ?
Julien C. : Par facilité, on a songé à cela. Mais la vidéo prend souvent le pas sur le spectacle en lui même, et on voulait un équilibre entre tous les éléments. Et puis, l’intérêt du système c'est que c'est fait en direct, ça ne sera jamais deux fois la même chose, à l'inverse d'une vidéo.
Thomas : D'autant que le numérique, sur l'écran, ça ne rendait pas bien. C'était « granuleux », les pixels étaient trop présents. La tablette graphique aussi, ça ne donnait pas quelque chose de « fluide ».

ArtEos : Finalement, la semaine de résidence, c'était de la création pure ?
Michaela : Oui, voilà, on s'était mis d'accord auparavant sur ce qu'on allait faire, et cette semaine c'était vraiment un travail chanson par chanson. Ensemble, on a réfléchi en exposant chacun nos idées : quelle humeur, quelle ambiance, pour celle ci que proposes tu, quel visuel tu penses utiliser … etc

ArtEos : Un véritable travail de groupe à ce qu'on peut voir ?
Michaela : Oui car on est tous liés pendant ce spectacle. Ce qui était important c'est que chacun soit libre d'apporter sa vision et son expression artistique. Il y a une grande interaction entre nous. Julien, qui donne le rythme à tout le monde à la batterie, nous (David & Michaela, ndlr) qui interprétons ce rythme, et puis Julien et Thomas qui travaillaient en binôme puisqu'ils s'occupaient du visuel. Mais même nous, on devaient toujours avoir un œil sur ce qu'il se passait à l'écran !

ArtEos : Oui, d'ailleurs on vous a vu jeter des coups d’œil sur l'écran pendant le concert !
Michaela : Ah oui bien sûr ! Pour être en accord avec Julien, mais aussi pour voir comment ça rendait ! On est toujours dos aux projections, mais on aimerait bien en profiter aussi !

ArtEos : D'ailleurs pour coupler le visuel à la musique justement, vous vous y êtes pris comment ?
Michaela : On a filmé les essais pendant le semaine. Puis tous ensemble on en discutait, pour ajuster, cibler les points à améliorer et les corriger ensuite dans un second essai.

ArtEos : Tu disais au début que la progression s'est fait chanson par chanson. N'y a t-il pas, de ce fait, eu des difficultés pour lier ces morceaux, pour en faire UN spectacle et pas DES chansons mises bout à bout ?
Michaela : Pas vraiment. Enfin, nous on ne trouve pas que ce soit découpé, mais après c'est surtout à vous et au public de nous le dire ?

ArtEos : On a trouvé que c'était fluide et que ça s'enchaînait bien ! Par contre, c'est un spectacle qui ne peut pas se jouer partout …
Michaela & David : En effet, avec les projections, les scènes en plein air sont moins propices à ce spectacle, sauf si c'est en soirée. Mais on cherche aussi à toucher un autre type de public, plus proche de celui des Sons et Lumières que des Concerts.

ArtEos : Est ce que vous prévoyez d'aller jouer en Allemagne ?
Michaela & David : Ahhhh ! L'Allemagne ! Ca fait partie de nos ambitions. On aimerait vraiment s'y produire, mais on manque de contact. On ne connaît personne et les salles ne font pas forcément confiance facilement, alors qu'on est subventionné financièrement par le projet Multipiste Grande Région de l'Autre Canal …

ArtEos : Pour finir … Avec un nouveau spectacle aujourd'hui, y a t'il un prochain album en préparation ?
Michaela & David : Oui et non. On a l'ambiance générale du prochain album, mais rien n'est encore écrit. On pense débuter ce travail d'écriture cet été si tout va bien.

ArtEos : Peut être aussi pour une façon de profiter du succès ?
Michaela & David : Oui, on ne se projette pas trop vite trop loin, c'est aussi bon, parfois, de prendre du temps pour voir venir la suite ...



Propos recueillis par Justine Caballina







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