141115 - EMILIE SIMON @ LA CARTONNERIE - REIMS





Je ne vais pas vous mentir. Ce concert, j'y allais un peu à reculons. Tellement pas ma came et pétri d'à priori. « Emilie Simon …. ?, c’est moyen en live, assez statique.... », sans jamais avoir l'avoir vu en concert. Les à priori sont tenaces, jusqu’à ce qu'on arrive à passer au delà et que l'on se laisse surprendre...

Après la très remarquée première partie de Milamarina ( à l’occasion de sa tournée française, Émilie Simon propose aux groupes locaux des villes où elle se produit en concert, d’y jouer en ouverture), les musiciens, costumes crème, se présentent sur le plateau et entame Je me suis perdue dans tes bras, comme une immense ouverture d'un film sentimental. Derrière des paravents apparaît en ombre chinoise la silhouette d’Émilie, que l'on va élégamment retrouver sur le devant de la scène, vêtue d’une flamboyante robe à sequins argentée (on aime se saper lorsque l’on vient dans la Capitale des Sâcres ).
La scénographie est épurée mais très chic, et semble être plus pensée, à mon goût, comme un écrin Années Folles ( la tournée a été préparée à Reims, considéré aussi comme la capitale de l'art déco, hasard ?). Le mood du soir est donné, ce sera romantique, onirique, cinématographique, à l'image du dernier album « Mue ».

Sans se dénaturer, Émilie Simon explore et expose son registre pendant plus d'une heure et demi, défendant ses dernières compositions, beaucoup plus organiques, sans oublier ses premières créations, aux accents électro-pop, armée de son fameux braahs (contrôleur d'effets) et autres instruments électroniques. Tout ça donne des allures Steampunk à cette nuit, avec en toile de fond un Paris vintage rêvé et romantique (Paris j'ai pris perpette).

Ses aïeules évidentes sont Bjork et Kate Bush, mais j'y retrouve étonnamment aussi Léonard Cohen ( Graines d'étoiles). En tout cas, elle semble être à l’aise et même s'enivrer des parfums entêtants de ces moments ( Fleur de Saison ). Généreuse, elle surprend parfois même les sondiers derrière leur console en lâchant des remerciements à hautes teneurs en décibels aux fidèles rémois venus pour l'occasion en masse. Mention spéciale d'ailleurs à la qualité sonore de ce concert, et tout particulièrement sur Désert.

Après une version surprenante de I wanna be your dog des Stooges (j'ai entendu des dents grincer parmi certains messieurs qui accompagnaient leurs douces), et une autre de Chris Isaak (Wicked Games), Émilie Simon finit son set par un flamboyant Quand vient le jour.

A peine sortie de scène, elle revient pour un vibrant et mélancolique Sous les Étoiles de Paris. Il m'a alors semblé voir dans les yeux de ces mêmes messieurs bourrus, une émotion troublante....

Surprenant.






























Justine Caballina /Laurent Grigord - photos
Vincent Risbourg - texte





A la mémoire de Fafa Jacquesson.

Aucun commentaire :