Quand Alfödr créa l’univers, il aurait créé deux mondes, les Ases et les Vanes. Les uns étaient du côté du malin Loki, les autres de celui du bienveillant Njörd. Un mythe dit que les Ases et les Vanes finirent par s’unir au terme d’une terrible guerre. A cet aveu, on est en droit de penser que les membres d’Amon Amarth doivent sans doute être des descendants de cette grande union, tantôt guerriers armés de Mjöllnir, le célèbre marteau de Thor, qui apparaîtra en fin de concert dans les mains de Johan Hegg, tantôt pères des foules rassemblant en une même voix des centaines de fans, chantant à l’unisson.
Loin de vouloir vous faire un cour d’histoire, leur passion pour la mythologie scandinave alimente la musique des Suédois. Fondé en 1992, le groupe tire son nom du non moins connu JRR Tolkien. Ah ! je me disais bien qu’il y avait un lien ! « Amon », comprenez Montagne, est un terme employé fréquemment dans la littérature du Seigneur des Anneaux. Pour les néophytes, Tolkien s’est employé à inventer une langue elfique pour construire les dialogues de ses protagonistes, le Sindarin. Ce brassage de culture fantastique, donne Amon Amarth, la Montagne du Destin, là où l’anneau fut forgé et détruit.
Lieu diabolique où pourrait vivre Hel, les Suédois ont pour leur part enflammé la scène de la Cartonnerie. Les fans étaient déjà bien chauds avant même l’ouverture des portes ; aussi, les deux premières parties n’ont pas eu grand-chose à faire pour démarrer le brasier. Salle comble, l’énergie était là, la cervoise aussi ( !) et l’accueil des rémois a, on l’espère, fait chaud au cœur d’Amon Amarth. Il faut bien l’avouer, c’est parfois difficile pour les artistes, de façon générale, de déclencher l’enthousiasme prononcé du public ; sauf que la famille du métal est un peu l’exception qui confirme la règle. Sous leurs airs de gros durs, ce sont finalement des gens très gentils qui savent déroger à la réserve habituelle des spectateurs.
A ce titre, les cinq vikings n’ont pas boudés leur plaisir sur scène et nous ont offert un set de 15 titres, et 2 rappels. Leur dernier album studio datant de Juin 2013 (Deceiver the Gods), leur prestation s’est composée autour de plusieurs albums, dont le très apprécié Twilight of the Thunder Gods (6ème du Top 50 de Metal Hammer en 2008). Loin de leur terre de glace et de lacs, que je me suis jurée d’aller visiter un jour, Johan & Johan, Olavi, Ted et Fredrik ont apporté un vent vivifiant et mélodieux venu du grand Nord, si caractéristique du métal scandinave. Une pure soirée où le tonnerre d’Odin aurait pu rivaliser avec la voix de Johan Hegg, aux sonorités grondantes et rauques, à l’instar des guerriers vikings d’autrefois. Des musiciens au top, avec un cœur et une passion à faire frémir le loup Fenrir … Mais dites-moi, vous devez en avoir assez de toutes ces références mythologiques ? A moins que vous soyez vous aussi passionné de culture scandinave, je vous rappellerai seulement qu’ils seront bientôt de retour en France, (après une petite excursion en Espagne) notamment à Strasbourg à La Laiterie, début mars. Encore une bonne occasion, à proximité, de faire la fête et de taper quelques bières bien fraîches entre amis.
Justine Caballina - texte & photos
Laurent Grigord - photos
A écouter et à découvrir ici :
1 commentaire :
EXCELLENT! Une bien belle prestation des vikings.
Et comme d'had de très beaux clichés
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