141110 - LEE FIELDS @ LA CARTONNERIE - REIMS





Le Crew de la Cartonnerie avait prévenu, une recrudescence des naissances dans 9 mois est à prévoir, tant le concert de ce soir est une musique à faire des bébés.

Mr Day avait la charge du warm up, et il l'a fait avec brio. Dans une formation trio resserrée, ce lyonnais se charge efficacement de chauffer à blanc la place (le lit?) à Mr Little JB. Sa soul classe façon Curtis Mayfield fait mouche. Il est content d'être là et ça se voit, invite le sondier du soir, Tops, à jouer du mélodica derrière sa console. On sent déjà qu'il va se passer des trucs ce soir...

Le cabaret est plein à craquer, (certains malheureux sont restés le bec dans l'eau), l'excitation monte. Une icône vivante, vibrante va faire son apparition.

Le backing band arrive seul et entame une longue intro instrumentale digne des grands shows Stax qui écumait les salles dans les années 60 :  All I Need.
Puis on annonce l'arrivée du maître de cérémonie.

Lee arrive, dans un costume gris anthracite flamboyant, qu'il a pris soin de repasser consciencieusement, le bonhomme est l'homme le mieux sapé de la soul. Il salue, embrasse, sourit. Il attise immédiatement les regards sur lui, les femmes se pavanent, les hommes comprennent vite qu'ils ne pourront rien face à un tel charisme.



D'une voix incandescente, il enchaîne nouveaux et anciens morceaux :  I Still Got It  comme une version furieuse de Ain't Got No  de Nina Simone, des slows à faire chialer la dame de fer  Could Have Been, Don't Leave Me This Way  (on est loin des Communards...).

Un « hard working man », Lee est vite en sueur, se livre comme si c'était le dernier soir, sollicite régulièrement son public : « Are You Helping Me ?! » Mais quant tu veux !
Alors il fait chanter la foule (Talk to Somebody), sur cour, sur jardin... Certains supporters devraient en prendre de la graine.
Les pièces de sa dernière galette révèlent toute leur richesse en live.
Devant les Expressions (pas très expressifs pour le coup mais cela doit faire parti du show), Lee, tel un prédicateur de l’âme, envoie avec une énergie et une générosité incroyable ses perles soul. Et lorsque les morceaux se font plus funky, entame des pas de danses épileptiques (Money is the King) à la façon de James Brown, à qui on l'a comparé pendant longtemps. Mais Mister Fields est passé à autres choses, il a sa propre personnalité, son propre tempo, sa propre croyance.




Quel bonheur, ce mec redonnerait la foi au plus borné des incroyants : «Natural Born Soul Preacher»

Il clôture son set avec une version de Faithfull Man impressionnante, à tel point que l'on ne veut pas qu'elle s’arrête.On frappe des mains, on hurle, on danse, on s’évanouit.
Le truc monte, terrible. C'est inarrêtable. Ce morceau restera d'ailleurs bloquer sur le disque dur encéphalique de mon crâne pendant plusieurs jours.

Un rappel avec notamment Honey Dove qui commence slowdown et partira loin, très loin .

Court concert peut être, mais on repart avec une telle énergie que plus nous aurait fait sauter le disjoncteur du cœur ! Et s'il restait à certains un peu de power, les deux Djs Aston et Tempo auront eu tôt fait de vous finir à coups de 45 tours dansants.

Non mais… Quelle soirée !




















 





 

Justine Caballina - photos
Vincent Risbourg - texte



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