Il y a quelques années, un ami qui m'est cher m'a fait écouter une petite chanson d'un groupe inconnu, ça parlait d'une rivière, de pêcheurs, de nostalgie accompagné d'une guitare et d'un accordéon. Sous ses airs simples, j'étais sur d'être en face d'une petite pépite d'écriture et de composition. Vous l'aurez compris, cette chanson (Pêcheurs de la Deule) était un titre de La Goutte et c'est ce titre qui ma fait tomber en amour pour ce drôle de groupe un peu barré, bourré de talent et totalement attachant.
En 2014, je repère que La Goutte passe à Paris (https://arteos.blogspot.com/2014/10/09-la-goutte-logresse-paris.html) et ce fût ma première rencontre avec ce groupe dans la cave d'un café du 20eme et forcement ce ne fut pas la dernière. À chaque fois les textes finement ciselés et la musique aux rythmes variés nous racontaient les émotions du quotidien, la nostalgie d'un monde qui se délite, les amitiés qui chauffent le cœur ou les amours qui vont et qui viennent, souvent avec tendresse, parfois avec humour avec presque toujours avec pointe de mélancolie.
Tout au long de ces années, ils ont vécu, comme beaucoup de « petits groupes », des hauts et des bas, ils ont sorti quelques albums, ils ont ramé à trouver des dates, ils ont fait de jolis concert, ils ont traversé des petits déserts, ils ont répété, ils ont fait rire et pleurer leur public, ils ont bouffé des kilomètres... bref la vie de ceux qui veulent vivre de leur art. Ça m'enrage de voir que des groupes de cette qualité galèrent autant, alors sortez, allez voir des gens vivants qui gigotent sur une scène, allez voir des gens qui chantent, des gens qui jouent de la musique...
Ce vendredi soir, La Goutte se produisait sur la scène de l'Agora de Santes et nouveauté, ils se produisaient en trio. Grosse nouveauté peur eux qui se produisaient habituellement en quartet voire en quintet et donc gros boulot sur les arrangements et belle réussite car les titres, aussi bien les récents que les anciens, sonnent remarquablement. Si vous ajoutez une très belle set-list, vous comprendrez qu'on a passé un très beau moment plein d'émotions et même certaines transitions « un peu foirées » soulignaient la maladresse touchante de Gaby !
Jean Philippe TROTIER
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